J’ai choisi d’écrire un article sur le pardon car ce thème est très fréquemment abordé avec les personnes qui viennent me consulter. Nous sommes nombreux à rester bloqués dans des émotions de ressentiment, de rancune, de colère, voire de haine, parfois sans même en être conscients. Ces émotions peuvent en effet venir de très loin, par exemple des mémoires que nous portons et qui nous emprisonnent parfois bien malgré nous. Nous pouvons aussi être conscients de ces émotions qui nous habitent mais nous n’arrivons pas nécessairement à nous en libérer. Et pourtant, rester dans ces émotions est destructeur, cela perturbe notre énergie et peut occasionner des déséquilibres importants à différents niveaux.
Je ne suis pas psychologue, et même si j’ai lu de nombreux articles de psychologie qui soulignent différentes étapes vers le pardon, mon article ne repose que sur mon expérience et mon regard d’énergéticienne.
Nous avons tous vécu des expériences difficiles, certaines ont même parfois été très douloureuses ou violentes. Le ressentiment, la rancœur, la colère, voire même la haine, sont des réactions naturelles que nous connaissons tous.
Le problème survient principalement dans deux situations :
- soit lorsque nous nions et donc refoulons ces réactions de ressentiment ou de colère,
- soit lorsqu’elles persistent, que nous ressassons sans cesse le contexte qui leur a donné naissance et que nous les nourrissons.
Ces deux contextes peuvent créer une dysharmonie énergétique telle que des perturbations plus conséquentes peuvent apparaître au niveau psychique et physique.
Oser nous observer et accueillir pleinement toutes les émotions qui nous habitent est une démarche indispensable vers le chemin de la libération. Même face à des émotions violentes comme de la colère ou de la haine, il est essentiel de les accueillir, sans jugement ni culpabilité, mais bien dans la bienveillance et l’amour envers nous-mêmes. Prendre conscience de ces émotions suscite en nous l’envie de nous en libérer, de nous libérer de la situation qui les a occasionnées, et également nous offre la possibilité de comprendre cette situation dans un contexte plus global et de dégager les mémoires énergétiques qui en sont à l’origine.
Nous sommes nombreux à penser que cela nous aiderait de recevoir le pardon de la personne qui nous a fait souffrir. Malheureusement, nous ne pouvons pas l’obliger à nous demander pardon. Ce qu’elle a fait lui appartient et nous n’avons aucune prise là-dessus. Être dans l’attente du pardon de l’autre peut s’avérer vain et, même si cela se produisait, je ne suis pas certaine que nous nous sentirions pour autant totalement libérés. Car la personne que nous croyons être la source de notre souffrance vient très fréquemment réveiller en nous des mémoires bien plus profondes (par exemple karmiques) en lien avec le type de situation vécue. Et obtenir son pardon ne nous libérera pas de ces mémoires.
Laissez-moi vous expliquer tout cela plus en détails…
Nous avons pour habitude de mettre nos souffrances sur le compte de celui qui les a occasionnées. Or, d’un point de vue énergétique, il est important de comprendre un phénomène fondamental : nous attirons des vibrations et énergies qui entrent en résonance avec celles que nous émettons. Nous émettons tous en effet des vibrations particulières, significatives de notre vécu et des mémoires que nous portons. Comprendre ce phénomène d’attraction vibratoire est primordial car il nous permet de réaliser que l’autre ne fait que nous renvoyer nos propres parts d’ombre parfois bien enfouies au plus profond de nous ; l’autre est donc présent dans notre vie pour nous permettre de mieux nous connaître, mieux nous comprendre, pour nous pousser à nous libérer et à grandir et ce, malgré toute la souffrance qu’il a pu nous causer. Grâce à cette prise de conscience, plutôt que d’espérer encore le pardon de l’autre, soyons dans la reconnaissance et la gratitude de tout ce qu’il a éveillé en nous et qui nous permet de croître.
La seule façon constructive d’avancer est donc de nous recentrer sur nous-mêmes, de nous observer, d’observer les types de personnes ou les situations récurrentes qui viennent vers nous, d’accueillir nos émotions quelles qu’elles soient, de travailler sur les mémoires à la racine de notre souffrance et de pardonner ici et maintenant (voire éventuellement de pardonner à un niveau karmique). C’est la clé de la guérison : pardonner pour se libérer.
Comprendre le phénomène d’attraction vibratoire ne signifie pas pour autant que nous cautionnons ou validons le comportement de celui qui nous a fait souffrir. Cela ne signifie pas non plus que nous oublions ce qu’il nous a fait. Mais mettre du sens à ses actes, comprendre qu’il a agi sous l’influence de ses propres parts d’ombre, de ses propres souffrances, et même des mémoires qu’il porte lui aussi, est une étape importante dans notre processus de pardon.
« Nous sommes tous imparfaits, incomplets, inachevés, nous aspirons tous au bonheur et à la paix et nous faisons tous des erreurs nombreuses sur notre chemin de vie. Certains font des erreurs plus graves que d’autres, dérapent, défaillent, s’enlisent, vont jusqu’à commettre des actes totalement inacceptables voire monstrueux, mais ils n’en perdent pas pour autant leur dignité humaine et leur droit de se corriger, de s’améliorer, de se réorienter, de continuer leur quête. A tout moment de son existence même le plus condamnable, chacun fait du mieux qu’il peut avec son histoire personnelle, ses limites, ses ressources, ses croyances, ses faiblesses, ses inhibitions, ses problèmes et son niveau de conscience présent. C’est également vrai dans le cas précis où il nous fait souffrir. Si nous pouvons comprendre et accepter cela, nous entrons dans le processus du vrai pardon », Paul-Henri Content.
Pardonner est avant tout un acte d’amour pour soi, profond et libérateur. Il s’agit d’un véritable chemin, parfois long et difficile, car il exige que nous nous remettions en question, il nous renvoie le plus souvent à notre part de responsabilité dans ce qui nous est arrivé (et donc à sortir de notre rôle de victime), il peut nous mettre face à nos propres chaînes et pas uniquement face à celles de l’autre. Il nous pousse donc à grandir, à redevenir acteur de notre vie.
Se pardonner est également un passage très souvent nécessaire dans notre cheminement. Car en prenant conscience que l’autre ne fait que nous renvoyer nos propres parts d’ombre, nous comprenons que nous véhiculons nous aussi très probablement des énergies (liées à des mémoires) de bourreau et non pas uniquement de victime, et nous reprenons donc pleinement notre responsabilité dans tout ce qui nous arrive. Dans cette perspective, il est fort probable que nous éprouvions un vif besoin de nous guérir de nos propres ténèbres, de nous pardonner à nous-mêmes et d’envelopper d’amour notre petit enfant intérieur. Et toujours dans cette conscience, demander pardon pour ce que nous avons probablement fait à un niveau karmique (à la Vie ou encore « d’âme à âme ») est peut-être l’étape ultime de libération sur ce chemin…
Ainsi, nous bouclons la boucle…
Au-delà de tout ce que j’ai évoqué, j’ai envie d’ajouter ceci : je pense qu’à un certain stade, le vrai pardon n’est plus mental. Il est une énergie d’amour qui nous traverse, qui envahit tous nos corps énergétiques, qui nous inonde, qui nous submerge, qui fait lâcher nos barrages mentaux, qui permet à la Vie de se répandre pleinement en nous. Il est un flux d’amour d’une puissance telle qu’il peut nous conduire à mieux appréhender notre Essence de lumière.
Et voici deux très chouettes vidéos sur le sujet du pardon:

La vidéo ci-contre (André Harvey est interviewé par David Laroche) traite surtout du sujet du pardon en début de reportage, bien que tout l’entretien soit très intéressant.

Cette seconde vidéo est une très belle méditation sur le pardon.