
Quel genre de mère, face au désarroi, aux colères, aux peurs, au désespoir de son enfant qui rue dans les brancards tant son ressenti lui hurle encore et encore que quelque chose ne va pas, que quelque chose n’est pas juste, que quelque chose n’est pas lumineux, n’est pas dans la juste nature des choses, à sa juste place, quel genre de mère reste sur ses positions, froide, glaciale même, intransigeante, sans émotions apparentes… parce qu’elle a peur que le sacro-saint pseudo-équilibre qu’elle a façonné depuis tant d’années, avec tant de mal, pour garder la tête haute, préserver le « qu’en dira-t-on ? » et pour qu’elle reste celle qui « sait », celle qu’on admire, celle qu’on vénère même, celle dont on parle avec tellement de bien, soit démoli ?
Quel genre de mère n’accorde aucun crédit, pas même un minuscule tout petit crédit, aucune légitimité au ressenti de son enfant ? Quel genre de mère le désigne d’office coupable, d’office dans l’erreur, sans aucune remise en question quand il manifeste des inconforts, des incohérences dans sa relation avec elle, et dans sa relation avec toutes les personnes qu’il voit changer face à elle… ?
Quel genre de mère a besoin plus que tout de passer au-dessus de son enfant ? Quel genre de mère a besoin d’être plus grande, plus lumineuse, plus brillante ou qu’on la voie plus ? Quel genre de mère fait croire à tout le monde qu’elle souhaite la réussite de son enfant, alors que dans l’ombre, elle fait tout pour le retenir, l’empêcher, lui couper les ailes ?
Quel genre de mère jalouse son enfant, a tellement peur que son enfant la « dépasse » ? Quel genre de mère ne s’intéresse pas à ce que son enfant crée et met en place pour sa réussite, alors qu’il lui partage, si innocemment et simplement toute sa joie de ce qu’il a entrepris et créé ?
Quel genre de mère fait ensuite croire à son enfant, affaibli et fragilisé par tout ça, qu’elle seule peut l’aider, le sauver ? Quel genre de mère crée une dépendance d’elle chez son enfant, plutôt que de l’accompagner à prendre son envol ? … jusqu’à ce que son enfant, innocent, pur, naïf, crédule et qui a perdu toute notion de ce qui est juste pour lui, la croit, la voit comme celle qui sait, comme celle qui peut l’aider… pendant que cette même mère, rassurée d’être mise sur son piédestal, peut, dans un même temps et pour garder le beau rôle, se plaindre autour d’elle que son enfant lui demande trop ? … et même le lui reprocher ! Être aux yeux des autres la victime… Être celle qui a tout sacrifié pour son enfant, que tout le monde sache tout ce qu’elle a fait, toute l’énergie et tout le temps qu’elle a investi pour lui. Quel est ce genre de mère, si ce n’est une mère qui a tellement peur qu’on dise ou qu’on voie qu’elle n’est pas parfaite, qu’elle a fait des erreurs, qu’elle s’est trompée ? Pourquoi ce genre de mère met autant d’énergie à tromper, mentir, camoufler et ne faire apparaître d’elle-même qu’une image lisse et belle, plutôt que de reconnaître humblement ses erreurs, ses difficultés, ses souffrances, ses failles?
Que de dégâts chez son enfant, dont elle se fout pour préserver les apparences… pour rester au centre de tous, pour rester celle qu’on voit !
N’importe quel enfant devrait être mis à l’abri de ce genre de mère; n’importe quelle personne saine d’esprit aurait raison de couper net avec elle tous les liens, toutes les attaches qui empoisonnent son âme !!!
Je suis l’enfant de ce genre de mère… Je suis aussi et surtout celui qui voit, qui, depuis l’enfance, capte et ressent profondément tout ce qui se joue dans l’invisible. Je suis cet enfant que ce genre de mère a cherché à démolir… et qui en est sorti plus grand…bien plus grand ! Je suis cet enfant qui aujourd’hui ne cherche plus à prouver quoique ce soit aux aveugles ignorants qui ne s’attachent qu’aux apparences. Je suis cet enfant que ce genre de mère essaie encore d’atteindre, mais face à qui elle a perdu tout pouvoir. Je suis cet enfant qui sait avec certitude tout ce que ce genre de mère a cherché à faire, et qui choisit délibérément, consciemment, avec confiance, en lien étroit avec l’Au-delà qui l’accompagne et le soutient, de trancher net, de couper à la hache toutes les attaches qui le relient encore à cette mère et qui emprisonnent encore son âme. Je suis cet enfant qui se libère et qui choisit de laisser derrière lui tout ce qui l’encombre, tous ceux qui le retiennent, tous ceux qui ne voient pas ou qui ne sont pas capables de regarder à quel point il a grandi et à quel point il a le cœur bien mis.
J’ai souhaité d’abord vous partager ce témoignage personnel pour aborder ce sujet qui me semble essentiel, et qui touche beaucoup de personnes qui, peut-être, souhaiteront y trouver ici des éclairages.
Pour moi, un manipulateur est une personne qui vampirise les énergies d’autrui. Il manque en réalité cruellement de confiance en lui. Il a profondément peur d’être abandonné. Ses blessures d’abandon et de non-reconnaissance sont abyssales et son besoin d’exister auprès des autres est comme un puits sans fond. Il va puiser chez les autres ce qui lui permet de se remplir. Il occupe tout votre espace vital, tant les incohérences, les malaises, les perturbations qu’il suscite dans votre système sont grands, et peut par conséquent obséder vos pensées. Là encore, c’est sa façon de puiser en vous tout ce qui peut remplir son vide intérieur.
Ce qui est essentiel à comprendre est qu’il ne s’agit pas ici de personnes que l’on peut, pour recréer avec elles une relation saine et harmonieuse, accompagner vers une conscience et une libération de leurs blessures, par un biais qui répond à nos codes de fonctionnement habituels. La démarche même de se mettre dans la compréhension et l’écoute de ce qui peut être la source de leurs comportements (en supposant qu’elles soient capables de les reconnaître) est déjà une nouvelle nourriture, par l’énergie, le cœur, le temps que vous y mettez. Et ce que ces personnes vont rechercher, inconsciemment, n’est pas de guérir, mais de se nourrir. Jamais vous ne serez assez engagés, à l’écoute, aimants… pour y parvenir. C’est en cela que c’est véritablement une pathologie, et qu’elle peut se révéler si destructrice! Quelles que soient vos qualités et d’autant plus que votre implication dans la relation est grande, vous finirez soit par être détruits, soit par l’abandonner… et elle se retrouvera, malgré elle, et c’est le fonctionnement même de la Vie, face à la blessure qu’elle a besoin de revivre pour grandir. Peut-être avons-nous, nous qui y sommes confrontés, quelque chose à apprendre: que parfois le mouvement de la Vie demande, et ça invite à remettre en question des siècles de croyances, que l’on ait le courage de laisser à l’autre sa responsabilité face à ses blessures, le courage d’écouter ce à quoi notre propre force de Vie nous pousse, envisager que même l’abandon peut être un chemin d’Amour…
Il est aujourd’hui reconnu que la perversion narcissique est une pathologie. Cet article ne serait pas complet sans référence à des études sérieuses menées par des spécialistes reconnus dans le domaine des troubles de la personnalité.

J’ai souhaité ci-dessous vous inviter à découvrir un peu plus les écrits d’Isabelle Nazare-Aga, thérapeute comportementaliste et cognitive, qui a particulièrement fait des recherches dans ce domaine. Elle est l’auteure de plusieurs livres sur le sujet, tels que le Best-Seller: « les manipulateurs sont parmi nous » ou encore « les parents manipulateurs ».
Tout ce que vous lirez ici sont différents extraits de son livre « les manipulateurs et l’amour », paru aux Éditions de l’Homme, et que j’ai souhaité vous partager à la suite de mon témoignage :
- Ce qui est commun aux manipulateurs est leur faculté à changer de comportements, d’attitudes, de discours, d’opinions et même de décisions selon qu’ils se trouvent en présence de telle ou telle personne. (…) Si vous relevez ses contradictions, attendez-vous à l’entendre nier catégoriquement un tel changement d’avis, et attendez-vous surtout à ce qu’il vous reproche de n’avoir rien compris ou mal entendu la première fois ! (…) Le manipulateur est donc un prestidigitateur dans l’art du mensonge.
- Un « manipulateur va éviter, la plupart du temps, d’avoir recours à la violence physique. (…) Un harcèlement psychologique est beaucoup plus sournois. Invisible aux étrangers, il est autrement plus destructeur.
- Le manipulateur relationnel réussit à vous rendre coupable de fautes imaginaires. Il use de raisonnements pseudo-logiques et de règles morales qu’il manie selon le but recherché. Il est particulièrement doué pour inverser les situations, et réussit à installer la confusion chez son interlocuteur.
- Le manipulateur est le roi de la « double contrainte » (ou double bind). (…) La « double contrainte » est une communication paradoxale où deux messages opposés sont émis de telle manière que, si vous obéissez à l’un, vous déroger à l’autre. (…) Quoi que vous fassiez, vous vous sentez médiocre.
- Tous les jours, le manipulateur critique. Indirectement ou très clairement. Sa survie psychique semble être étroitement liée à l’exercice de « dépréciation des autres », comme si lui-même se refaisait une santé.
- Il joue le rôle de victime pour qu’on le plaigne (maladie exagérée, entourage « difficile », surcharge de travail, etc.).
- Il reporte ses responsabilités sur autrui ou sur un système. En revanche, si une affaire « tourne bien », il répète sans arrêt qu’il y a mis son grain de sel.
- Les masques de ces personnes sont parfois beaucoup plus agréables que le laisse entendre la lecture des caractéristiques citées plus haut. Les masques les plus fréquents sont les suivants : sympathique, séducteur, altruiste, cultivé, timide (…). Nous passons aussi de bons moments aux côtés de ces personnages déséquilibrés.
- Il sème la zizanie et crée la suspicion, divise pour mieux régner.
- Il mise sur l’ignorance des autres et fait croire à sa supériorité.
- Il produit un état de malaise ou un sentiment de non-liberté (piège).
- La plupart des manipulateurs sont conscients du pouvoir et de l’influence qu’ils exercent sur autrui. Mais tous ne prennent pas conscience des conséquences souvent désastreuses sur le psychisme de ceux et celles qui les entourent. (…) Leurs remarques assassines, leurs mensonges, leurs changements brusques et complets d’attitudes et d’opinions ne semblent pas, dans leur esprit, porter à conséquence. Ils ne soupçonnent pas qu’à cause d’eux certaines personnes font de l’insomnie, pleurent fréquemment, deviennent hyperanxieux ou se rendent littéralement malades. Leur égocentrisme (…) les rend incapables de se mettre à la place des autres et de les comprendre en profondeur. Ils tiennent souvent un discours totalement opposé à leur façon d’agir (…). Ce besoin qu’ils ont de s’assurer une image positive d’eux-mêmes régit leur existence.
- Le manipulateur (pervers narcissique) agit plus discrètement que le pervers de caractère et n’éveille pas la vigilance de son entourage. Le manipulateur sait davantage attendre et prendre soin de se présenter en victime afin de susciter la compassion.
Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur les études d’Isabelle Nazare-Aga, voici un lien vers son site internet, et plus particulièrement sur la liste des 30 caractéristiques des manipulateurs qu’elle a élaborée: https://www.isabellenazare-aga.com/30-caracteristiques-du-manipulateur
